Accueil » 2020 : une année charnière pour la transition énergétique

L’année 2020 a marqué un tournant dans la transition énergétique en Europe, les énergies renouvelables deviennent la première source de production d’électricité devant les énergies fossiles ou le nucléaire. L’éolien en mer, a participé, une fois encore au niveau européen, à l’accélération de la transition énergétique.

38%, c’est la part des énergies renouvelables dans le mix électrique européen en 2020. C’est un point de pourcentage de plus que les énergies fossiles (37%) qui passent désormais en deuxième position avec le déclin de l’utilisation du charbon et du pétrole pour produire de l’électricité. Cette évolution vers une plus grande part d’énergies renouvelables dans le mix électrique permet de produire une électricité plus verte, moins émettrice de gaz à effet de serre, largement responsables du changement climatique. Il est bon de rappeler que la production d’électricité d’origine fossile est responsable d’environ 30% des émissions de gaz à effet de serre en Europe[1].

La croissance de la production renouvelable est portée par le développement de l’éolien et du solaire qui représentent à présent le cinquième de l’électricité injectée sur le réseau européen[2], le reste de l’énergie verte étant complété par la biomasse et l’hydroélectricité. Dans les années à venir, le vent et le soleil constitueront les deux principaux axes de transition énergétique en Europe, comme ailleurs dans le monde. Avec 356 nouvelles éoliennes en mer raccordées au réseau européen en 2020, principalement en mer du nord, c’est près de 3 GW de nouvelle capacité installés, soit l’équivalent des six premiers projets éoliens en mer en développement en France. 

Dans ce contexte, l’éolien en mer est appelé à devenir un maillon majeur de la transition : les parcs éoliens en mer en développement représentent des sources d’énergie considérables comparables à une centrale nucléaire ou une centrale à charbon (un parc éolien en mer de 1000 MW équivaut à un réacteur nucléaire de puissance installée). Ces parcs, déployables à grande échelle, assureront une fourniture massive et stable d’électricité verte et seront en capacité de remplacer les anciennes centrales devenues obsolètes et polluantes. En effet, le vent étant plus puissant et régulier au large, la production de ces éoliennes dites « offshores » est plus importante qu’à terre et moins intermittente.

Alors que la transition énergétique s’accélère en Europe, la France reste en retard sur ses voisins en la matière. La production de renouvelable atteint 45% du mix électrique en Allemagne, 43% en Espagne et en Italie mais seulement 23% en France. L’Allemagne et l’Espagne ont investi massivement dans le secteur éolien ces dernières années face à une attitude plus timorée de la France. Si les investissements sont au rendez-vous dans l’hexagone, leur rythme de déploiement est plus lent.

 

Répartition de la production d’électricité des pays européens en 2020 entre énergies fossiles (en violet), énergie nucléaire (en rose) et énergies renouvelables (en vert).

 

Concernant l’éolien en mer, cinq pays européens sortent du lot : Le Royaume-Uni, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Danemark se partagent 98% des 5402 éoliennes installées dans les mers européennes fin 2020. La France, malgré sa deuxième façade maritime européenne et son fort potentiel en la matière attend le lancement de la construction de son premier projet d’ampleur qui devrait intervenir cette année à Saint-Nazaire, plus de 10 ans après son lancement. Une fois installés, à l’horizon 2026, les sept premiers parcs éoliens en mer français produiront, de Noirmoutier à Dunkerque, de l’électricité verte pour près de 6 millions de personnes, de quoi permettre à la France de rattraper une partie de son retard.

 

Carte des parc éoliens en mer en service (en vert), partiellement en service (en jaune) ou en construction (en orange) en Europe.

 

[1] https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/edition-numerique/chiffres-cles-du-climat/pdf/pages/partie3/1-panorama-europeen-gaz-effet-serre.pdf

[2] https://static.agora-energiewende.de/fileadmin2/Projekte/2021/2020_01_EU-Annual-Review_2020/A-EW_202_Report_European-Power-Sector-2020.pdf