Parc éolien de Dieppe – Le Tréport : le regard de FNE Hauts de France
Entretien avec Thierry Dereux, Président de France Nature Environnement Hauts de France
Le 20 février dernier, l’Agence Française pour la Biodiversité (AFB) a émis un avis favorable avec recommandations sur le projet de parc éolien en mer de Dieppe Le Tréport. La procédure d’instruction du Parc Naturel Marin Estuaires Picards Mer d’Opale (PNM EPMO) puis de l’AFB a été l’occasion, pour le porteur de projet, de faire évoluer son dossier en proposant, notamment, de nouvelles mesures en faveur de la protection de l’environnement. Entretien avec Thierry Dereux, président de France Nature Environnement (FNE) Hauts-de-France par ailleurs membre du PNM EPMO.
Vous êtes le nouveau président de FNE Hauts-de-France, quels sont vos chantiers prioritaires ?
Le territoire des Hauts de France s’étend de Dunkerque à Château Thierry, de la frontière belge à l’Ile de France, soit près de 300 kilomètres entre terre et mer répartis sur 5 départements très hétérogènes sur le plan sociologique, culturel et économique. Notre priorité est de renforcer la parole des associations qui défendent le patrimoine naturel exceptionnel du territoire.
En quoi l’étude du dossier par le Parc naturel marin puis l’AFB a-t-elle conduit à une évolution du projet éolien en mer de Dieppe – Le Tréport sur les aspects environnementaux ?
Le travail en amont de ces avis n’a pas été assez valorisé dans le cadre des commissions qui se sont déroulées au préalable. L’avis négatif du conseil de gestion du PNM et l’avis favorable du conseil d’administration de l’AFB ont mis un focus sur la nécessité d’approfondir les études sur les impacts environnementaux. La particularité des éoliennes en mer est qu’elles sont installées dans des espaces relativement mal connus, ce qui implique une vigilance accrue pour leur mise en œuvre car si leur développement est souhaitable, il ne saurait se faire au détriment de la bonne santé du milieu marin et des services écologiques qu’il rend. Les lacunes en matière de connaissance du milieu marin entraînent parfois des désaccords au sein de la communauté scientifique sur l’évaluation des impacts et l’application de séquence « éviter, réduire, compenser » (ERC) en particulier le C de cette séquence. Notons toutefois que le développement cette énergie a permis un bond dans la connaissance de l’environnement marin.
Comment analysez-vous les nouvelles mesures environnementales proposées par Eoliennes en Mer Dieppe Le Tréport (EMDT) ?
Il y a eu une amélioration significative du dossier. Les engagements pris par EMDT répondent point par point aux réserves et prescriptions formulées par le PNM. Citons par exemple le rehaussement des éoliennes qui permettra de réduire l’impact sur l’avifaune, l’abandon des anodes sacrificielles, l’augmentation du budget du groupement d’intérêt scientifique (GIS) … Il faut désormais avancer et être particulièrement vigilant sur la bonne mise en œuvre des mesures environnementales.
Comment souhaitez-vous être associé au développement du projet à l’avenir ?
Nous souhaitons poursuivre notre implication dans le suivi de ce projet. La mise en place du groupement d’intérêt scientifique (GIS) sera en ce sens une étape important. Plus globalement, travailler avec les acteurs du territoire pour réussir le pari de la transition énergétique et atteindre les objectifs fixés par la loi de transition énergétique. La région Hauts-de-France doit prendre toute sa part dans cette transition.