Un vent d’innovation souffle dans la filière pêche
Dans un contexte global de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre, la filière halieutique met en place des initiatives pour accompagner les entreprises de pêche dans la transition écologique et énergétique de leurs navires. C’est le cas du projet STREAM (Strategies for TRawler Emissions Analysis and Monitoring) de l’association France Pêche Durable & Responsable (FPD&R) dont Corentine Piton nous parle.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’association FPD&R ?
L’association France Pêche Durable et Responsable, reconnue d’intérêt général, a été fondée par plusieurs membres de la filière pêche. Elle est née en 2008, dans un contexte de forte hausse des prix du carburant pour trouver des solutions alternatives à la dépendance des bateaux au diesel.
Un premier projet (2012) a été initié pour transformer un chalutier de pêche 100% diesel en chalutier fonctionnant au diesel-électrique et au gaz naturel. D’autres initiatives ont été menées ensuite pour rendre l’outillage des équipements moins énergivores, notamment l’expérimentation de nouveaux engins de pêche en collaboration avec l’Ifremer ainsi que des études sur l’hybridation des moteurs avec EMDT. Ces études ont ainsi servi de support, pour la construction de nouveaux navires, notamment en diesel électrique.
En quoi consiste le projet STREAM ?
Le projet STREAM, en quelques mots, vise à installer différents capteurs de mesures sur un chalutier de pêche artisanale de Boulogne sur Mer afin de recueillir, pendant une année, des données sur l’usage de ce type de navire et d’obtenir une analyse détaillée des différents flux et postes de consommation ainsi que des émissions de polluants et de gaz à effet de serre (dioxyde de carbone (CO2), oxydes d’azote (NOx) et oxydes de soufre (SOx).
Objectif ? Proposer des optimisations sur les principaux postes de consommation d’énergie aux armateurs ou constructeurs afin d’obtenir des bateaux moins onéreux pour les professionnels et avec un moindre impact pour l’environnement.
Ce projet a débuté au mois de mars grâce au financement du Fond Européen pour les Affaires Maritimes et la Pêche (FEAMP) des Hauts-de-France et le soutien du parc EMDT. Si les résultats sont concluants, nous comptons dupliquer cette expérience sur un/des navires de la région dieppoise D’autres projets nous animent tels que le recyclage des engins de pêche en fin de vie, autant d’initiatives exaltantes qui visent à minimiser les impacts environnementaux de la filière !