EMDT signe un partenariat avec France Pêche Durable et Responsable
Quelle est l’action menée par France Pêche Durable et Responsable (FPD&R) ?
L’association France Pêche Durable & Responsable, reconnue d’intérêt général, est née dans les Hauts-de-France en 2008 de la volonté de son Président Jacques Bigot. Elle fédère un groupe de responsables d’origines diverses, ayant une expérience solide de la pêche et des mandats dans les organisations françaises et européennes représentatives autour d’une volonté commune de faire évoluer les métiers de pêche, dans un cadre indépendant, novateur et partenarial.
La vocation de FPD&R est d’accompagner le secteur vers une pêche soutenable, en lançant des passerelles innovantes qui permettent d’assurer la survie des flottes et des métiers, artisanaux comme industriels. L’objectif est de maintenir le tissu économique halieutique sur les territoires littoraux régionaux, comme à l’échelle d’une façade voire à l’échelle nationale.
Quel type de projets mettez-vous en œuvre et avec qui ?
Nos projets se structurent autour d’actions collectives dont les objectifs sont :
- De soutenir la viabilité économique et sociale de la filière pêche, par l’amélioration des performances économiques des entreprises à travers : la réduction des coûts de production et la mise en œuvre d’innovations (navires, engins…), une meilleure valorisation des produits au sens large (développement de nouveaux marchés, valorisation d’espèces, améliorations de l’attractivité des métiers, proposition de formations, …) ;
- D’accompagner la filière pour mieux prendre en compte les questions environnementales par l’acquisition, la mise en œuvre et la diffusion des connaissances et bonnes pratiques.
Nous menons actuellement différents projets dont :
- Des études sur la motorisation hybride d’un navire de pêche. Nous étudions les gisements énergétiques liés à l’environnement marin et ceux de bord pour permettre une récupération et une exploitation de cette énergie.
- Des recherches sur un nouvel emballage de criée qui améliorerait la rentabilité des entreprises de pêche avec une gestion et des matériaux responsables et plus vertueux.
- Le développement de nouvelles activités, l’ouverture sur de nouveaux marchés, la réinsertion de marins… avec par exemple la mise en œuvre d’une ferme aquaponique en produits de mer (culture de produits de la mer et de plantes dans un écosystème commun en circuit fermé) et la valorisation de produits de la petite pêche.
Quelle est votre vision de l’avenir de la pêche professionnelle ?
La flotte de pêche française est vieillissante (27 ans en moyenne) et les graves crises successives de ces dernières années ont malheureusement démontré l’importance de réduire les charges professionnelles des armateurs, pour leur permettre d’affronter les enjeux économiques et écologiques. Le cours du pétrole est aujourd’hui relativement faible, les armateurs retrouvent une rentabilité et recommencent à investir dans la construction de nouveaux navires. Cependant, l’économie est fragilisée par la fluctuation des prix du carburant et il faut profiter de cette fenêtre pour développer et investir dans les énergies « renouvelables ».
La recherche d’une solution efficace passe inévitablement par la rupture du lien de dépendance au pétrole pour le navire, par l’exploration de nouveaux carburants, de nouvelles techniques de pêche et de nouveaux marchés. Diminuer les dépenses en carburant, améliorer le confort et la sécurité des équipages et mieux valoriser la pêche, voilà les clefs du renouvellement des navires et de la pérennité de la filière pêche.
Comment envisagez-vous la collaboration avec les porteurs de projet éoliens en mer ?
Les espaces de production sont de plus en plus à partager, avec, entre autres, la navigation maritime, les aires marines protégées, les zones Natura 2000, les zones d’extraction de granulats marins et les parcs éoliens en mer.
FPD&R peut alors représenter un lieu d’échange, de partage et de concertation entre les deux entités, celle de la pêche professionnelle et de l’éolien en mer. L’intérêt est commun. Il vise à proposer des solutions innovantes, apporter un appui technique par le biais de projets collectifs et faciliter la gouvernance pour ces zones maritimes exploitées et partagées.
Crédits photos : EMDT